Bonjour à tous ! On espère que vous allez tous bien ! De notre côté, après un week-end froid, venteux mais extraordinairement ensoleillé, nous avons abordé notre avant-dernière semaine en Belgique… Le temps passe si vite, mais ce qui est sûr c’est qu’on en a pas fini avec la plat pays et que cette aventure de 6 mois nous a donné envie d’y revenir ! 🇧🇪
Sinon, vendredi dernier, vers 15h c’était dur… On était tous les deux l’un en face de l’autre, à bosser sur de gros projets analytiques très demandeurs en énergie et en temps et on ne va pas vous mentir, ça n’a pas été l’après-midi la plus productive de notre vie.
La tête dans les nuages, on s’est ré-envolé pour la Nouvelle-Zélande où nous avions rencontré les collaborateurs de Perpetual Guardian, une entreprise d’environ 300 salariés spécialisée dans la gestion de patrimoine dans le cadre de successions. Figurez-vous que les collaborateurs de Perpetual Guardian ne connaissent plus ce petit coup de mou du vendredi après-midi après une semaine chargée, puisqu’ils ne travaillent tout simplement plus le vendredi ! (En réalité, ils ne travaillent plus que 4 jours par semaine et doivent choisir entre le mercredi et le vendredi)
En tant qu’étudiants et bientôt sur le marché du travail, la semaine de 4 jours est un concept qui nous intéresse beaucoup, parce qu’elle se fonde essentiellement sur la place que doit occuper le travail dans nos vies. Qui a dit que l’on devait travailler 5 jours par semaine ? Qui a dit que nos horaires devaient s’étendre de 9h à 18h ? Qui a dit que nous ne pouvions pas faire le boulot d’une journée en une matinée et partir surfer l’après-midi ? 🏄🏻♂️
Prendre du recul et remettre en question des pratiques considérées comme évidentes et inéluctables en entreprise, c’est aussi ça l’innovation managériale. On a donc décidé aujourd’hui de challenger cette croyance qui consiste à dire que quand on bosse, c’est 5 jours par semaine et basta !
Et pour ce faire on s’appuie sur un exemple des plus inspirants, extrait de notre tour du monde ! Si vous êtes adeptes d’exemples moins exotiques et plus français, ne vous inquiétez pas on a prévu d’en parler aussi dans notre futur podcast !
Bonne lecture !
Une idée un peu folle sur le papier
Comme vous le pouvez le voir sur la photo ci-dessus, de grands penseurs du vingtième siècle prédisaient déjà à leur époque l’avènement d’une semaine de travail (très!) allégée. Bon il faut avouer qu’ils avaient tous un peu tort, puisqu’encore aujourd’hui, la semaine de 4 jours est loin de faire mouche dans toutes les entreprises.
Inconsciemment, nous avons en effet intériorisé le fait qu’il fallait bosser 5 jours par semaine. Mais cette façon de penser occulte l’essentiel : la performance, la productivité et le bien-être. Et s’il était possible de conserver la performance et la productivité de l’entreprise en travaillant un jour de moins et ainsi booster de façon exponentielle son bien-être, son engagement et sa fidélité envers son entreprise ? Voilà une idée qu’aucun manager totalement sain d’esprit n’oserait proposer à son boss.
On a nous même pas oser la soumettre à nos boss respectifs (à notre décharge, on est que stagiaires!), donc on sera les derniers à vous jeter la pierre 😉.
Et pourtant, les entreprises qui ont osé sauter le pas et tester la semaine de 4 jours ont constaté des résultats si spectaculaires dans leurs équipes que leur exemple en a incité d’autres à les imiter ! Attachez vos ceintures, on s’envole pour la Nouvelle-Zélande ! 🛫
Amorcer le changement
La semaine du 5 mars 2018, Andrew Barnes, le fondateur et dirigeant de Perpetual Guardian s’adresse à ses 250 collaborateurs :
“Cette semaine, nous n’allons travailler que 4 jours, soit 32 heures. Les objectifs fixés par les équipes en début de mois resteront inchangés, la charge de travail également. La rémunération restera également la même.
Nous entrons dès aujourd’hui dans une phase d’expérimentation de 8 semaines où nous allons nous organiser pour répondre aux enjeux qu’imposent la semaine de 4 jours. Il s’agit d’un défi que nous allons relever tous ensemble. Tout le monde sera concerné, et si cet essai s’avère être un succès, alors plus jamais nous ne travaillerons comme avant.”
Wahou ! On sait pas vous, mais on est resté bouche bée après un tel speech. Pour le coup, on s’attend pas à ça en allant au boulot le lundi matin ! 😳
Et vous comment auriez-vous réagi ?
Et bien chez Perpetual Guardian, il y a eu 3 sons de cloche :
La première moitié des collaborateurs n’a pas réellement réagi, certainement très surprise par les mesures qui venaient d’être annoncées.
Un quart s’est mis à hurler de joie, sachant qu’ils allaient désormais pouvoir profiter plus de leurs familles/amis, et qu’il s’agissait d’une véritable opportunité que leur offrait leur entreprise !
Enfin le dernier quart, composé principalement de l’équipe commerciale s’est mis à douter : Comment accomplir nos objectifs alors que 20% de notre temps de travail nous est tout simplement “retiré” ?
Sachant très bien que la nouvelle n’allait pas ravir tout le monde dans un premier temps, les cadres dirigeants de l’entreprise avaient anticipé et avaient prévu un processus d’accompagnement très poussé pour celles et ceux qui se sentaient “en danger”. Car oui, il était non seulement essentiel que tout le monde adhère au projet, mais il était surtout indispensable, qui plus est durant une période d’essai, de récolter le ressenti des collaborateurs et de les guider dans ce processus de transformation.
Tout est dans l’accompagnement et le suivi
L’équipe avait décidé de se faire aider par des chercheurs, des psychologues et des spécialistes du bien-être au travail afin d’accompagner de façon quotidienne les collaborateurs dans ce changement. Ces chercheurs “prenaient le pou” de l’entreprise de façon régulière, collectaient les feed-backs tous les deux jours afin de savoir comment évoluait la santé mentale et émotionnelle de chaque collaborateur. Et après 8 semaines de test, les résultats furent probants. Voici un des graphiques produits par les chercheurs de l’université d’Auckland qui suivait les employés de Perpetual Guardian :
Comme disent les anglais, they passed the test with flying colours ! En d’autres termes, cette période d’essai s’est avérée être un succès incroyable pour l’entreprise, pas forcément en termes de business mais bien d’un point de vue humain. Non seulement les équipes se sont organisées pour atteindre leurs objectifs et gagner en productivité, mais les collaborateurs au sein de ces équipes se sont sentis plus engagés, plus motivés et plus responsabilisés. Les managers ont eu tendance à plus déléguer, se sont rendus compte que leurs équipes étaient plus créatives, que le taux d’absentéisme était quasi inexistant et que leurs collaborateurs se sentaient beaucoup moins acculés par leur travail !
Toutefois, à la fin de ces 8 semaines et logiquement, le chiffre d’affaires enregistré par l’entreprise avait baissé de 15% (pas étonnant quand on supprime 20% du temps de travail !). Mais comme le dit Andrew Barnes :
“Quand on bouge tous les curseurs d’un coup dans une entreprise, on a évidemment des succès probants mais aussi des échecs retentissants. Le tout, c’est d’être aligné avec ce qu’on veut faire. Si on sait que la décision qu’on prend est la bonne, alors les échecs vont progressivement s’atténuer quand les succès vont devenir la norme !
Aujourd’hui, Perpetual Guardian a conservé ce modèle d’organisation. En se faisant accompagner par des spécialistes, tant pour les process humains que les enjeux business, l’entreprise néo-zélandaise a réussi à conserver les bienfaits organisationnels que permet la semaine de 4 jours et de revenir à des chiffres financiers plus stables et alignés avec la stratégie long-terme.
Comment expliquer un tel succès ?
Évidemment, le simple fait de baisser le temps de travail ne procure pas tous ces bienfaits du jour au lendemain. Au contraire, passer de 5 à 4 jours de travail peut vite devenir destructeur si on ne s’attèle pas à modifier de nombreux processus au sein de son organisation. Passer de 5 à 4 jours de travail implique en effet un bouleversement des pratiques habituelles, une remise en question des schémas traditionnels adoptés par les équipes. Et c’est ça qui, à terme apporte les vrais bénéfices tant humains que financiers pour l’entreprise.
Les collaborateurs ont en effet commencé par baisser la durée et la fréquence de leur réunion. La culture de l’écrit s’est mise en place, et les réunions n’étaient organisées que si elles étaient strictement nécessaires. Les managers ont reçu une formation sur l’Art de déléguer, y compris des tâches complexes. Une nouvelle équipe en charge de proposer et de pérenniser certains process dans l’entreprise s’est créée pour faciliter la mise en oeuvre de cette nouvelle organisation : comment mesurer l’efficacité de l’entreprise ? Comment être sur qu’une réunion en vaut la peine ? Cette équipe était responsable de poser les bonnes questions au bon moment !
Certains métiers ont même été repensés : les commerciaux se sont rendus compte qu’ils passaient trop de temps à s’occuper de la pré-vente et de l’identification de prospects, alors que leur plus-value réside dans la négociation et la signature de nouveaux deals. En 4 jours, il était tout simplement impossible pour les commerciaux de pérenniser le rythme qu’il s’était fixé. Perpetual Guardian a donc créé une nouvelle équipe de profils plus juniors en charge de l’identification et de la qualification des prospects pour permettre aux commerciaux plus seniors de se concentrer sur ce qu’ils savaient faire, et ainsi augmenter leur productivité.
Ce test a en effet permis à l’entreprise de repenser tous les sujets qui rythment la vie d’une entreprise au quotidien. C’est aussi dans l’expérimentation qu’on se rend compte des freins, des goulets d’étranglement et des barrières qui restent à lever pour passer à la vitesse supérieure.
Vers une semaine de 4 jours généralisée à toutes les entreprises ?
Ce qui est sûr, c’est que le succès qu’a connu Perpetual Guardian et que connaissent de nombreuses entreprises ayant adopté la même organisation illustre l’aversion croissante des employés pour le présentéisme au bureau. Les contrats de travail sont de plus en plus axés sur une mission précise, des tâches spécifiques et des résultats concrets. Si les collaborateurs parviennent à satisfaire ces exigences en moins de temps, leur rémunération ne devrait évidemment pas être réduite en conséquence et leurs horaires de travail devraient être plus flexibles. Cette flexibilité est désormais un dénominateur commun que de nombreux candidats recherchent chez un employeur.
Et même si la semaine de 4 jours vous parait inconcevable de par la nature de votre business, les projets en cours, la stratégie de long terme, pas besoin de voir les choses en grand dès le début et de l’instaurer sur le long terme.
Pourquoi ne pas tester, sur une courte durée et voir ce qu’il en ressort ? Nous l’avons déjà dit la semaine dernière et nous en sommes convaincus, l’expérimentation est la clé pour créer des équipes de choc et des boîtes attractives. Alors qu’attendez-vous pour vous lancer ?
L’édition 6 d’Équipe de Choc c’est fini ! Nous serions ravis d’avoir votre avis sur la semaine de 4 jours ! L’avez-vous testé ? Connaissez-vous des entreprises qui l’ont fait et qui ont des retours différents ?
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